Importance de la nomenclature scientifique
Le format des noms scientifiques des espèces est strictement réglementé au niveau international. Il garantit l’uniformité et la précision dans l’identification des plantes, des animaux et d’autres organismes. Cette désignation standardisée est appelée nomenclature scientifique. Cet article est le premier d’une série consacrée aux règles de dénomination dans les différents règnes du vivant.
Les noms scientifiques permettent d’éviter la confusion qui peut survenir lors de l’utilisation de noms locaux ou courants. Si une même plante ou un même animal est appelé différemment dans différents pays, le nom scientifique restera universel et compréhensible pour les spécialistes du monde entier.
Comment fonctionnent les codes internationaux
Les premiers principes de la nomenclature ont été proposés par Carl Linnaeus au XVIIIe siècle. Il a introduit un système binomial dans lequel chaque nom se compose d’un genre et d’un épithète spécifique. Au fil du temps, ce système s’est développé et a servi de base à la création de codes internationaux : zoologique, botanique, microbiologique, phytosociologique et autres. Chacun d’entre eux régit la nomenclature de son groupe d’organismes et est régulièrement mis à jour.
Structure de la classification
Les organismes vivants sont classés selon une hiérarchie, du plus général au plus particulier. L’unité de base est l’espèce. Elle appartient à un genre, le genre à une famille, la famille à un ordre, et ainsi de suite jusqu’au règne. La biologie moderne distingue les règnes suivants : Bacteria, Archaea, Protozoa, Chromista, Plantae, Fungi et Animalia.
Pour comprendre la structure de la classification, il suffit de suivre la désignation du loup gris : il appartient au règne Animalia, au type Chordata, à la classe Mammalia, à l’ordre Carnivora, au genre Canis et à l’espèce Canis lupus.
Principes de la nomenclature binomiale
Chaque nom scientifique se compose de deux parties. La première est le genre, qui s’écrit toujours avec une majuscule. La seconde est un épithète spécifique, qui s’écrit avec une minuscule. Les deux parties sont mises en italique. Exemple : Canis lupus.
Important : il ne faut pas utiliser une seule partie du nom, par exemple Canis ou lupus. Seule la forme complète Canis lupus est considérée comme le nom de l’espèce.
Répétitions et abréviations
Lors de la première mention dans le texte, il est préférable d’indiquer à la fois le nom commun et le nom scientifique : « loup gris (Canis lupus) ». Dans la suite du texte, vous pouvez utiliser soit le nom commun, soit la forme abrégée du nom scientifique — C. lupus. Cette pratique facilite la compréhension du texte et préserve la précision scientifique.
S’il s’agit de plusieurs espèces proches, il est possible d’utiliser l’abréviation spp., qui désigne le pluriel : Canis spp.. Dans le cas d’une seule espèce indéterminée, on utilise sp.. Parfois, le nom de l’auteur qui a décrit l’espèce pour la première fois est ajouté au nom. Par exemple, Amaranthus retroflexus L. est une espèce nommée par Linné.
Quand faut-il utiliser les noms complets ?
Si la phrase commence par un nom scientifique, le genre est indiqué dans son intégralité : Canis lupus vivait sur la majeure partie de l’Eurasie. De même, lorsque différents genres ayant les mêmes initiales sont mentionnés dans un même contexte, il convient d’éviter les abréviations : loup gris (Canis lupus) et castor (Castor canadensis).
Nuances de présentation dans les titres
Dans les titres, les noms scientifiques peuvent être écrits en majuscules : HISTOIRE DU CANIS LUPUS EN AMÉRIQUE DU NORD. Dans ce cas, l’italique n’est pas utilisé, même s’il s’agit d’un nom latin.
Plantes : particularités et différences
La nomenclature botanique utilise également le système binomial. Par exemple, Grevillea victoriae est une plante originaire d’Australie. L’espèce peut être complétée par un sous-espèce (subsp.) ou une variété (var.). Cela permet de préciser la position systématique. Par exemple :
- Grevillea victoriae victoriae
- Grevillea victoriae nivalis
- Grevillea victoriae brindabella
Si l’espèce n’est pas déterminée, on utilise Grevillea sp., et si plusieurs espèces sont indiquées, Grevillea spp.. Dans ce cas, le nom de l’auteur est ajouté après le nom : Grevillea victoriae F. Muell.
Dans le cas des variétés de plantes, le nom est indiqué entre guillemets simples, sans italique : Grevillea « Robyn Gordon », Grevillea rosmarinifolia « Rosy Posy ».
La cohérence comme principe fondamental
Le plus important dans la présentation des noms scientifiques est d’être cohérent. Si vous avez choisi un nom scientifique, utilisez-le partout où cela est approprié. Il en va de même pour le nom commun. Veillez à la cohérence, en particulier lors de la préparation d’un manuscrit pour publication. Assurez-vous que vos désignations sont conformes aux règles de la revue choisie.
La deuxième partie de cette série traitera en détail de la nomenclature des bactéries.