À première vue, le statut d’« auteur principal » peut sembler assez simple. Si l’essentiel du travail d’une étude est réalisé par un chercheur, son nom doit figurer en premier sur la liste des auteurs. Cependant, à moins qu’il n’y ait un accord clair entre toutes les personnes impliquées dans la recherche sur ce qui est considéré comme « l’essentiel du travail », il y a des risques de malentendus et de conflits d’intérêts. Par exemple, dans un cas, une étude biomédicale a donné lieu à un conflit entre l’auteur principal et un scientifique chevronné parce que ce dernier a exigé que son nom soit placé en premier, bien qu’il ait été moins impliqué. Dans un autre cas, un article sur la physique quantique a fait l’objet d’une enquête universitaire en raison d’incohérences dans les contributions des coauteurs cités. Ces situations peuvent rapidement dégénérer en faute académique si la liste des auteurs ne reflète pas l’étendue exacte de la participation de chacun d’entre eux.
Définition des termes « auteur principal » et « coauteur »
La définition des rôles de l’auteur principal et des coauteurs est généralement la suivante :
Auteur principal: un chercheur, également appelé premier auteur, qui joue le rôle principal dans la conduite de l’étude, la rédaction et l’édition du manuscrit, et la coordination du travail de l’ensemble de l’équipe.
Co-auteur: chercheur qui collabore avec l’auteur principal et participe à la rédaction du manuscrit.
Attribution des droits d’auteur
L’un des principaux problèmes liés à la multiplicité des auteurs dans le domaine de la recherche est la difficulté d’attribuer des aspects spécifiques à chaque participant. Le respect de l’ancienneté ne devrait pas automatiquement impliquer le statut d’auteur principal, mais dans la pratique, c’est souvent le cas. Il est également erroné de penser que l’inclusion du nom d’un superviseur ou d’un chercheur chevronné dans la liste des auteurs augmentera automatiquement la reconnaissance et les chances de publication dans une revue prestigieuse.
D’autre part, les chercheurs débutants et le personnel sont souvent reconnaissants de pouvoir participer à un projet et ne s’attendent pas à être reconnus en tant qu’auteurs. Toutefois, étant donné que ce sont souvent eux qui effectuent la majeure partie du travail dans le cadre de grands projets, cette supposition peut être extrêmement injuste et irrespectueuse.
Fixer des limites
Travailler avec des attentes non exprimées mine l’importance d’un statut d’auteur approprié, car ce statut a des implications académiques, financières et professionnelles. Si une équipe travaille ensemble pour la première fois et cherche à éviter les conflits sur cette question, des règles générales ou des codes de conduite peuvent être invoqués pour établir des limites claires que tous les participants acceptent de respecter. Par exemple, le Comité international des rédacteurs de revues médicales (ICMJE) définit quatre critères à remplir pour obtenir le statut d’auteur. Ces critères sont importants pour garantir l’équité et reconnaître la contribution de chaque participant, ce qui permet de prévenir les conflits et de s’assurer que le statut d’auteur reflète la contribution réelle de chacun.
- Contribution substantielle à la conception de l’étude et à la collecte, l’analyse ou l’interprétation des données.
- Rédaction d’un manuscrit ou révision critique de son contenu intellectuel important.
- Approbation finale d’une version prête à être publiée.
- Volonté d’assumer la responsabilité de tous les aspects du travail, en veillant à ce que les questions relatives à l’exactitude ou à l’intégrité de toute partie de l’étude soient dûment examinées et résolues.
Ces règles peuvent ne pas éliminer complètement les ambitions et les attentes personnelles des membres de l’équipe en fonction de leur expérience ou d’autres facteurs. Toutefois, le fait de se concentrer clairement sur la charge de travail et la responsabilité contribue à garantir une répartition équitable des droits d’auteur.
Comment éviter les conflits
Quel que soit le nombre de niveaux hiérarchiques existant dans votre service, ne transférez pas ces complexités bureaucratiques à l’équipe de rédaction. Il ne peut y avoir qu’un seul auteur principal sur un projet, et il est important que le reste de l’équipe soit reconnu comme coauteur, avec une répartition des tâches convenue à l’avance. Les questions d’équité et de répartition des responsabilités méritent d’être abordées à l’avance afin d’éviter les confrontations et les conflits qui peuvent survenir avant la publication. Discuter et convenir des rôles des auteurs dès le début du projet permettra de minimiser les risques et de créer un environnement productif pour toutes les personnes impliquées dans la recherche. Par exemple, une réunion d’équipe peut être organisée au cours de laquelle chaque participant expose clairement ses attentes et ses contributions au projet. Cela permettra d’établir un terrain d’entente et d’éviter les malentendus à l’avenir.