La soumission d’un manuscrit n’est pas seulement un travail scientifique, mais aussi une communication rigoureuse avec l’éditeur et la revue. Une soumission incorrecte ralentit l’examen, augmente les risques de rejet et nuit à votre réputation.
Pourquoi une soumission correcte est-elle importante ?
Une préparation et une présentation correctes du manuscrit vous font gagner du temps, à vous et aux éditeurs ; elles augmentent les chances de passer la modération initiale et d’être bien perçu par les évaluateurs. L’éditeur doit rapidement comprendre que la recherche est pertinente pour la revue et prête à être évaluée – et c’est précisément à ce stade que la plupart des auteurs commettent des erreurs critiques.
Étape 1. Comprendre les exigences de la revue
Erreur n° 1 : ignorer les instructions destinées aux auteurs.
Pourquoi cela est-il gênant ? L’éditeur passe du temps à vérifier la conformité de base (format, structure, métadonnées). Si le format n’est pas correct, le manuscrit peut être renvoyé ou immédiatement rejeté.
Que faire étape par étape :
- Ouvrez la page « Instructions pour les auteurs » ou « Directives pour les auteurs ».
- Vérifiez : le format du fichier (DOCX/LaTeX/PDF), le style de citation, le nombre de mots maximum, les exigences relatives au résumé, le format des tableaux et des figures, les fichiers supplémentaires autorisés.
- Téléchargez le modèle de la revue et appliquez-le à votre document.
Étape 2. Mise en forme technique
Erreur n° 2 : fichiers incorrects et noms chaotiques.
Pourquoi cela est gênant : l’éditeur ne comprend pas quel fichier est le manuscrit principal et quel fichier est le document d’accompagnement, ce qui entraîne des erreurs de téléchargement.
Solution :
- Nommez les fichiers de manière informative : Nom_Prénom_Manuscrit.docx, Nom_Fig1.tif, Nom_Lettre_d’accompagnement.docx.
- Utilisez les formats recommandés (par exemple, TIFF/PNG pour les images en haute résolution, PDF uniquement si cela est autorisé).
- Regroupez les documents complémentaires dans un seul fichier si cela est demandé.
Étape 3. Lettre d’accompagnement (cover letter)
Erreur n° 3 : lettres d’accompagnement générales ou non pertinentes.
Pourquoi cela est gênant : l’éditeur attend une brève argumentation sur la nouveauté et la pertinence du manuscrit. Une lettre vide donne une impression de manque de professionnalisme.
Comment bien rédiger :
- Commencez par une brève présentation du sujet et de la contribution principale (2 à 4 phrases).
- Indiquez pourquoi la revue convient à votre travail.
- Signalez tout conflit d’intérêts et confirmez que le manuscrit n’a pas été publié auparavant.
- Si nécessaire, proposez des évaluateurs potentiels ou des experts interdits (si le journal le demande).
Étape 4. Structure et logique du texte
Erreur n° 4 – structure perturbée (introduction imprécise, sections confuses, absence de conclusion).
Pourquoi cela est gênant : il est difficile pour le réviseur d’évaluer l’hypothèse, les méthodes et la pertinence des résultats. Cela laisse soupçonner un travail médiocre de la part de l’auteur.
Recommandations :
- Suivez la structure standard : Introduction – Méthodes – Résultats – Discussion – Conclusions.
- Dans l’introduction, formulez clairement le problème et l’objectif de la recherche.
- À la fin, présentez des conclusions succinctes et l’importance pratique.
Étape 5. Qualité linguistique et relecture
Erreur n° 5 : fautes d’orthographe, de grammaire et style illisible.
Pourquoi cela est gênant : les erreurs font perdre du temps aux éditeurs et aux évaluateurs et donnent une impression de négligence.
Comment y remédier :
- Procédez à une relecture linguistique obligatoire (par vous-même et/ou par un éditeur professionnel).
- Pour les articles en langue étrangère, faites appel aux services d’un correcteur scientifique ou d’un locuteur natif.
- Évitez les phrases longues et complexes ; préférez les phrases courtes et claires.
Étape 6. Mise en forme des références et de la bibliographie
Erreur n° 6 : style de citation incorrect ou entrées incomplètes.
Pourquoi cela est gênant : cela empêche vos collègues de vérifier les sources et donne une impression de manque de rigueur.
Que faire :
- Utilisez le style de citation recommandé (APA, Vancouver, Chicago, etc.).
- Utilisez des gestionnaires de bibliographie (Zotero, EndNote, Mendeley) pour garantir la cohérence.
- Vérifiez que toutes les références dans le texte figurent dans la bibliographie et vice versa.
Étape 7. Tableaux, figures et légendes
Erreur n° 7 : légendes peu informatives, mauvaise qualité des images, emplacement des éléments.
Pourquoi cela est gênant : le réviseur passe du temps à essayer de comprendre le sens de l’illustration. Certaines revues exigent des fichiers séparés avec des images en haute résolution.
Recommandations :
- Les légendes des figures et des tableaux doivent être autonomes (pour être comprises sans avoir à lire le texte principal).
- Téléchargez les images dans la résolution recommandée (par exemple, 300 à 600 dpi).
- Numérotez et référez-vous à tous les éléments dans le texte.
Étape 8. Exigences éthiques et conflit d’intérêts
Erreur n° 8 : absence d’informations sur l’éthique ou déclarations incorrectes sur les conflits d’intérêts.
Pourquoi cela est gênant : les revues sont tenues de respecter les normes éthiques. L’absence de données retarde la publication.
Ce qu’il faut faire :
- Incluez une déclaration d’approbation du comité d’éthique (pour les recherches biomédicales et comportementales).
- Indiquez les sources de financement et les conflits d’intérêts potentiels.
- Confirmez le consentement des participants à l’étude, le cas échéant.
Étape 9. Paternité et contribution des coauteurs
Erreur n° 9 – manque de clarté concernant la paternité (ordre, contribution, absence de consentement).
Pourquoi cela est gênant : les litiges concernant la paternité sont souvent source de conflits et de retards.
Recommandations :
- Indiquez la contribution de chaque auteur (Author Contributions).
- Obtenez le consentement écrit de tous les coauteurs pour la soumission.
- Assurez-vous que l’ordre des auteurs est convenu avant d’envoyer le manuscrit.
Étape 10. Comportement après la soumission
Erreur n° 10 : lettres insistantes à l’éditeur, demandes répétées ou envois massifs à des revues inappropriées.
Pourquoi cela est gênant : cela crée une charge supplémentaire pour le comité de rédaction et réduit vos chances.
Conseils :
- Suivez l’état d’avancement via le système de gestion des manuscrits ; une seule demande polie après un délai raisonnable (généralement 4 à 8 semaines) suffit.
- Ne soumettez pas le même manuscrit à plusieurs revues en même temps (si cela est interdit par la politique de la revue).
Conclusion
L’éditeur souhaite recevoir un manuscrit soigneusement présenté, thématiquement approprié et bien rédigé. La plupart des erreurs « agaçantes » peuvent être facilement évitées si vous abordez la préparation de manière systématique : lisez les instructions, relisez le texte, vérifiez les fichiers et convenez à l’avance de la paternité de l’œuvre. Cela accélérera le processus et augmentera vos chances d’obtenir une réponse positive.






















